Dégressivité puis plafonnement des aides directes
La commission propose une réduction des paiements à partir de 60 000 € et plafonnement des paiements directs supérieurs à 100 000 € par exploitation. Les coûts de main-d’œuvre seront pleinement pris en compte. Le MODEF exige un plafonnement obligatoire des paiements directs, qui prend en compte le travail à 75 000 € par actif avec la mise en place d’une dégressivité à partir de 50 000 € par actif. Le MODEF craint que la mesure annoncée par la commission favorise les grosses exploitations notamment les exploitations qui emploient beaucoup de main d’œuvre salariale. Pour éviter les dérives, le MODEF propose que la transparence des GAEC soit prise en compte dans les coûts de main d’œuvre et que la masse salariale soit plafonnée à 1 salarié (e) par exploitation.
Les Etats membres pourront allouer un maximum de 10 % de leurs paiements directs au soutien du revenu couplé (les aides couplées liés aux productions) avec un supplément de 2 % pour soutenir les cultures de protéines.
Concernant les aides couplées pour la période 2014-2020, l’enveloppe budgétaire était de 15 % au lieu de 12 % pour la période 2014-2020. Les exploitations d’élevage vont être impactées directement par cette baisse de 3 % des aides couplées sachant que les éleveurs ont les plus faibles revenus agricoles. Le MODEF tire la sonnette d’alarme et exige une obligation d’orienter les aides en faveur de l’élevage et le maintien de l’enveloppe à 15 %.
Les Etats membres devront mettre de côté au moins 2 % de leurs allocations de paiements directs pour aider les jeunes agriculteurs à s’installer. Le MODEF avait défendu lors de la dernière PAC 2014-2020, une enveloppe nationale à 2 % (actuellement 1 %) afin de favoriser l’installation de jeunes sur les territoires sachant que le nombre d’installations en 10 ans a chuté de 26 % en France.
Un nouveau système appelé « Eco-scheme », financé par les allocations nationales de paiements directs, sera obligatoire pour les Etats membres, bien que les agriculteurs ne soient pas obligés de les rejoindre. Ces éco-systèmes devront aborder l’environnement de la PAC et les objectifs climatiques. Un exemple pourrait être un éco-système pour financer l’utilisation zéro engrais afin d’améliorer la qualité de l’eau.
Les Etats membres seront également en mesure d’offrir aux petits agriculteurs une somme ronde par an. Il appartiendra à chaque Etat membre de définir comment classer les petits agriculteurs car le secteur agricole de chaque pays est différent. Le MODEF se félicite de cette mesure et d’ailleurs il avait contribué pour la mise en place de la surprime des 52 premiers hectares lors de la dernière PAC. Sous la pression de la FNSEA, l’enveloppe du paiement redistributif est bloqué à 10 % soit 52 €/ha au lieu de 20 % en 2018 soit 104 €/ha. Défendant l’emploi et le maintien d’un maximum d’exploitation familiale en France, le MODEF sera vigilant afin que ce « soutien au revenu redistributif » soit destiné aux petits et moyens exploitants.
Les Etats membres peuvent consacrer jusqu’à 3 % de leur budget du premier pilier à des interventions sectorielles. Ces programmes aideront les producteurs qui se regroupent par le biais d’organisations de producteurs à prendre des mesures communes en faveur de l’environnement ou à favoriser une meilleure position dans la chaîne alimentaire.