Le gouvernement « s’en fout » des paysans !

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La forte dégradation des prix d’achat de toutes les productions a plongé l’Agriculture française dans la crise, avec des revenus qui ne permettent plus aux paysans de s’en sortir. Les filières d’élevage sont depuis deux années dans une situation très préoccupante. Les grandes cultures, avec des réalités très différenciées, sont aussi impactées par la baisse des prix.

Cette baisse durable des prix touche particulièrement les secteurs du lait et de la viande, où les producteurs ne couvrent pas les coûts de production. Mais toutes les filières sont successivement ou simultanément concernées par des pertes de revenus importantes, entraînant une multiplication des cessations d’activité.

Cette semaine, les députés débattent sur le projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation qualifie ce projet « révolutionnaire » pour les paysans mais on se moque de nous ! En y regardant de plus près, cette loi ne suffira pas à redonner des perspectives aux paysans en termes de prix. Demain, le Président de la République va signer les accords de libre-échange avec le MERCOSUR et le traité transatlantique pour importer massivement de la viande bovine en Europe sans tenir compte des profondes différences en matière de normes sanitaires et environnementales, de droits sociaux et de garanties de qualité et d’origine.

Le MODEF propose depuis plus de soixante ans :
• la mise en place d’un prix plancher rémunérateur selon l’évolution des coûts de production en fonction des productions,
• la mise en place d’une conférence annuelle par production regroupant l’ensemble des acteurs des filières mais aussi les syndicats agricoles en élargissant le champ de la représentativité nationale afin de fixer un prix plancher aux producteurs pour chaque production,
• L’encadrement des marges de la grande distribution, des transformateurs et de l’agroalimentaire grâce au coefficient multiplicateur,
• L’interdiction de vente à perte pour la filière agricole, basée sur les coûts et les charges de production agricole,
• La maîtrise des productions agricoles en instaurant des quotas ou des quantums afin de réguler la production,
• L’harmonisation des différentes réglementations en matière d’usage de produits phytosanitaires pour tous les États membres de l’U.E,
• L’arrêt de toutes les importations agricoles ne répondant pas aux mêmes règles environnementales, sanitaires et sociales,
• La transparence pour informer les consommateurs sur la provenance des produits agricoles y compris transformés.

Le MODEF prévoit de se mobiliser dans les prochaines semaines en faveur des exploitants familiaux afin d’obtenir des prix planchers rémunérateurs en fonction de l’évolution des coûts de production.
Le MODEF appelle tous les paysans à se rassembler demain dans toutes les villes de France contre la politique libérale de MACRON.

Angoulême, le 25 mai 2018

Le Secrétaire Général,
Pierre THOMAS
Tél :06 87 43 97 95
Confédération nationale des Syndicats d’Exploitants familiaux