Arrêtons la speculation sur la paille et le foin

778

Après la sécheresse de 2018, les éleveurs ne vont plus avoir assez de fourrages pour nourrir leurs bétails. Ils doivent se rabattre sur la paille et l’achat de foin dont les prix flambent. Aujourd’hui, la paille et le foin sont devenus des denrées rares.

Malheureusement, la paille est utilisée à d’autres fins que l’élevage, notamment comme combustible dans la méthanisation. Le MODEF est scandalisé que le Ministre de la Transition Ecologique autorise depuis le mois de mars 2018 (réunion de groupe de travail méthanisation) que les résidus de paille ou de maïs servent à alimenter les méthaniseurs.

Le MODEF exige auprès du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et du Ministre de la Transition Ecologique une interdiction des cultures agricoles dédiées à la méthanisation à partir du 1er février 2019.

Le MODEF revendique également une interdiction du broyage de paille et de maïs pour la prochaine campagne de récolte car depuis une dizaine d’années, les phénomènes climatiques s’accentuent avec de nombreux épisodes de sécheresse.

Le MODEF demande de stopper la spéculation sur la paille et le foin car les prix appliqués sont exorbitants. Selon l’Institut de l’élevage, le coût de production de la paille est environ 25,40 €/tonne. À cela, il faut ajouter le transport de la paille autour de 35 €/tonne. Aujourd’hui, les prix de la paille sont entre 110 et 150 €/tonne soit 2 fois plus. Pires encore, les céréaliers n’ont plus assez de stocks, ils sont obligés d’aller acheter de la paille en Espagne.

Le MODEF avait demandé le 7 septembre, le 22 octobre puis le 20 novembre 2018 une aide par le Fonds National de Gestion des Risques Agricoles (FNGRA). Grâce au MODEF, les éleveurs vont pouvoir bénéficier de cette indemnisation. Le syndicat des exploitants familiaux réclame que cette aide s’élève à 40 €/UGB avec un plafonnement à 100 UGB en bovin par actif et 50 UGB en ovin et caprin par actif, avec la transparence des GAEC.

Il est urgent d’agir car les éleveurs vont être obligés de décapitaliser et leurs trésoreries vont être impactées fortement.

Angoulême, le 18 janvier 2019

Le Président du MODEF,
Jean MOUZAT
Tél : 06 80 40 90 67