Les éleveurs s’inquiètent de la nouvelle maladie Hémorragique épizootique (MHE)

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La Maladie Hémorragique Épizootique (MHE) vient de toucher pour la première fois la France avec 3 élevages bovins et ovins atteints dans le Pays Basque Français. C’est une maladie vectorielle transmise par les moucherons hématophages du genre Culicoïdes comme pour la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO).

La MHE provoque aussi des signes cliniques très proches de ceux de la FCO avec une fièvre importante, de l’apathie, de l’anorexie, un amaigrissement, des boiteries, des lésions buccales et des difficultés respiratoires. Elle n’est pas transmissible à l’Homme.

La MHE est une maladie réglementée au niveau européen. Les pays impactés ont l’obligation d’instaurer des mesures de surveillance afin de suivre l’évolution de la maladie. La réglementation interdit l’envoi, vers d’autres États membres de l’Union Européenne à des fins d’élevage, de tout ruminant provenant des exploitations situées dans un rayon de 150 km autour de chaque foyer.

L’arrêt des mouvements concerne à ce jour 6 départements en totalité (64,65,40,32,31 et 09) et 6 départements le sont pour partie (33,47,81,82,11,66). Depuis le 22 septembre, les bovins et les petits ruminants dans la zone de 150 km autour de ces foyers ne peuvent plus être rassemblés pour être envoyés aux échanges intra-communautaires.

Les paysans sont très inquiets par l’arrêt de la commercialisation des broutards vendus en Italie et en Espagne. En 2022, 868 187 bovins maigres ont été vendus à l’étranger. Avec ces interdictions, les éleveurs vont devoir les engraisser à condition d’avoir de la place et surtout de trouver de la nourriture.

Les petits et moyens producteurs vont être les premiers à faire les frais de cette restriction d’exportation. L’élevage traverse une crise profonde et notre Agriculture est menacée de jour en jour. L’Institut de l’élevage a publié début septembre ses indicateurs de prix de revient pour les éleveurs de bovins viande. Le prix de revient d’un broutard est de 4,09 €/kg vif et les cotations sont de 3,56 €/kg vif. Les prix payés aux producteurs ont augmenté, mais cela ne compense pas la flambée des coûts de production.

Cette crise supplémentaire risque d’accélérer la faillite de certains éleveurs ou pire des suicides. Le MODEF demande :

  • Une aide exceptionnelle pour maintenir les animaux dans les fermes,
  • La relocalisation de la production de la viande bovine en développant l’engraissement sur notre territoire plutôt que d’envoyer les jeunes bovins vers l’Italie et l’Espagne,
  • Une consommation à 100 % de viandes françaises dans la restauration collective,
  • La fixation d’un prix plancher par production,
  • L’interdiction de la vente à perte.

 

Angoulême, le 27 septembre 2023,

Le Président de la Commission élevage,

Pierre COURET