La Première Ministre a annoncé le 7 juin une aide inflation pour les ménages les plus modestes à la rentrée prochaine. L’exécutif entend pousser la réflexion sur un chèque alimentaire spécifique mais qui tarde encore à voir le jour. Les contours de ce chèque sont encore très flous et on ne connait pas le financement de cette proposition (2 à 8 milliards d’euros). Le Ministre de l’Economie a indiqué « que le chèque alimentaire ne tenait pas la route ».
Pourtant, en France, 8 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire. Une étude a été réalisée par l’institut CSA fin 2020 pour définir le profil sociodémographique et financier des bénéficiaires de l’aide alimentaire. L’âge moyen est de 48 ans et la grande majorité dispose d’un logement stable. 20% des bénéficiaires ont un emploi mais 70 % travaillent à temps partiel. Il y a également une importante part de retraités (17 %) et 1/3 des bénéficiaires sont des chômeurs de longue durée. 71 % des bénéficiaires de l’aide alimentaire vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Le nombre de français dans la précarité augmente sans cesse et notamment chez les paysannes et les paysans, ce qui se traduit par une explosion du nombre de bénéficiaires de l’ensemble des associations d’aide alimentaire. Le MODEF revendique une politique de l’alimentation ambitieuse en soutenant les foyers les plus modestes à accéder à une alimentation de qualité, saine et durable.
Pour le MODEF, il faudrait un chèque alimentaire de 100 euros par mois pour les étudiants, les actifs, les agriculteurs ou sans-emploi en situation de précarité et les retraités. Ces chèques alimentaires devront être distribués par les associations caritatives (Le Secours Populaire, La Croix Rouge …), dépensés dans les épiceries et commerces de proximité partenaires de l’initiative et que les produits soient d’origine française, frais et peu transformés (fruits et légumes, œufs, lait, viande, volaille, poisson, riz, pâtes alimentaires, yaourt …).
Le MODEF milite pour sortir l’agriculture des griffes du grand commerce en la sortant de l’OMC. Les exploitants familiaux sont les seuls garants d’une nourriture et d’une alimentation saine. Il est indispensable de réguler les marges et les pratiques de la grande distribution et l’agroalimentaire par le coefficient multiplicateur afin de fournir une alimentation de qualité accessible à tous, avec une rémunération digne du travail paysan.
Angoulême, le 9 juin 2022
Le Secrétaire National,