Le plan de résilience agricole annoncé par le Premier Ministre est insuffisant. Trop de mesurettes. Il ne répondra pas aux problématiques d’aujourd’hui. Les quelques millions d’euros qui vont compenser ces surcoûts ne suffiront pas.
Une mesure d’aide spécifique pour les éleveurs est mise en place pour faire face aux coûts de l’alimentation animale à hauteur de 400 millions d’euros. Cette aide concernera uniquement les éleveurs dépendants en achat d’alimentation, le seuil de déclenchement est fixé à 10 % avec trois paliers (10 à 35 %, 35 à 60 % et supérieur à 60 %). Les éleveurs autonomes en alimentation ne pourront pas bénéficier de cette mesure. Le MODEF regrette cette décision sachant que ces éleveurs seront impactés par ce conflit avec une augmentation de leurs charges (électricité, gaz, GNR, engrais, …).
Les éleveurs sont en très grandes difficultés, ils demandent une augmentation du prix payé de leurs produits et non des mesurettes ! Il y va de la sécurité et de la souveraineté alimentaire de notre pays. On l’évoque à cor et à cri depuis la COVID 19 mais rien n’a bougé.
Le MODEF demande le blocage des prix sur toute la chaine de production. Une telle mesure exceptionnelle trouve un instrument juridique dans le code du commerce. En effet, l’article 410-2 autorise le blocage des prix. La loi du 19 août 1936 visant à réprimer la hausse des prix a été abrogée en 1986. Le Président de la République avait pris la décision de bloquer les prix des masques et des gels hydroalcooliques.
Dans une situation de guerre, il est possible de bloquer les prix mais il faut avoir le courage politique de le faire. La « théorie du ruissellement » du Président de la République pourrait s’appliquer. Pour atteindre cet objectif, trois outils sont proposés :
- La définition d’un prix minimum garanti par l’État pour chacune des productions agricoles,
- L’application d’un coefficient multiplicateur européen sur l’ensemble des produits alimentaires,
- L’application de l’article L.410-2 du code du commerce pour bloquer les prix pour une période de 6 mois.
Le blocage des prix permettrait de répondre à l’urgence sociale dans laquelle la France se trouve en donnant la possibilité au gouvernement de sortir tous les biens de la logique du marché, de garantir la rémunération des agriculteurs par des prix et d’améliorer le pouvoir d’achat des Français.
Angoulême, le 25 mars 2022
Le Secrétaire National du MODEF National