ENTRE RELANCE ET DEUXIÈME VAGUE

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La situation agricole de notre pays, bien que très diverse selon les productions, connait une période difficile.

La situation sanitaire a mis à mal certaines filières tout en permettant aux circuits courts de gagner en importance aux yeux des consommateurs. La sécheresse de l’été se mêle à cette situation complexe pour rajouter des difficultés sur le terrain.

 

Il paraît difficile de tirer, dès aujourd’hui, des conclusions de l’impact du Covid19 sur l’Agriculture française tant les répercussions sont nombreuses. La crise est encore en court et la peur d’une deuxième vague laisse beaucoup de filière dans l’attente du pire. Les conséquences du confinement sur la filière laitière ou la filière viticole ont été catastrophiques avec un écroulement des ventes et des exportations. De la même manière les filières viandes ont été impactées très négativement par la crise sanitaire. La filière bovine l’a été tout particulièrement avec des animaux qui sont restés bloqués en ferme.

Pour autant les filières fruits et légumes se portent plutôt mieux avec une augmentation des ventes, notamment via la vente directe, circuit de vente à plus haute valeur ajoutée. Ce sont là des impacts directs que l’on peut mesurer plus ou moins facilement. Mais la crise a aussi eu des conséquences plus difficilement quantifiables dont il est difficile de dire l’impact. Elle a changé les mentalités d’une partie de la population en soulignant l’importance d’une souveraineté alimentaire de la France et d’une production locale.

 

Par exemple, le plan de relance présenté par le gouvernement le 3 septembre dernier est une réaction directe de la France au Covid19. Il a pour vocation de faire évoluer l’Agriculture vers un modèle agro-écologique, avec un accent particulier mis sur la vente directe et la production locale. On pourrait voir là une conséquence positive du Covi19 : la prise de conscience par les politiques que le modèle agricole doit changer pour s’orienter vers des exploitations à taille humaine et des circuits de distribution adaptés à l’échelle d’un territoire.

 

Pour autant, dans un contexte de surendettement de l’Agriculture, il est impossible de juger de l’efficacité des mesures ou même simplement de la véracité de la volonté politique affichée par notre gouvernement. Sachant que beaucoup de mesures du plan de relance sont des soutiens à l’investissement, ce qui implique un endettement supplémentaire des exploitations à moyen terme, on peut mettre en doute l’efficacité à venir du plan de relance.

Déjà par le passé, des effets d’annonces ont déçu le milieu agricole, il suffit de remonter aux États Généraux de l’Alimentation pour se souvenir de la grande mascarade qui avait eu lieu vu l’absence total d’impact sur la réalité agricole.

 

Ce flou politique brouille les perspectives agricoles et laisse beaucoup d’agriculteurs coincés entre la peur d’une deuxième vague et l’espoir d’une relance en leur faveur. La sécheresse de cet été fragilise beaucoup les filières d’élevage ce qui augmente la pression sur les exploitations.

 

Pierre THOMAS

Édito 711