INDÉPENDANCE ALIMENTAIRE ET NOUVEAU MODÈLE DE COMMERCIALISATION

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Depuis la nuit des temps, la France est un grand pays à vocation agricole et pourtant la réalité démontre aujourd’hui que la situation de notre pays est bien loin de ce que chaque Français peut avoir en tête.

En effet, la couverture des besoins alimentaires est actuellement très déficitaire pour ne pas dire extrêmement grave pour la plupart des productions.

Les fruits et légumes produits sur notre territoire ne couvrent que 55% de nos besoins, alors qu’il y a 35 ans, nous étions autosuffisants et même exportateurs pour certains fruits et légumes de grande consommation.

 

La mondialisation et le développement de l’économie ultra-libérale basée sur le marché de la libre concurrence a petit à petit fait disparaître les 75% des producteurs français. La mise en concurrence déloyale des agriculteurs français avec des pays pauvres ou d’autres ayant des conditions sociales et économiques bien inférieures aux nôtres a asphyxié financièrement nos producteurs.

Les centrales d’achats et de ventes ont été le bras armé du libéralisme en utilisant les importations abusives à très faible prix pour faire chuter les prix agricoles jusqu’à la disparition massive des producteurs et par conséquent l’effondrement des volumes produits.

Pendant cette même période, l’État français a mis en place de plus en plus de contraintes de production sur les conditions de travail, notamment sur l’utilisation des produits phytosanitaires, alors que les pays concurrents étaient totalement libres dans ce domaine.

 

Le MODEF a toujours mis en avant la sécurité alimentaire pour nos consommateurs, alors comment expliquer qu’un produit interdit en France parce que dangereux pour la santé ne pose aucun problème lorsqu’il est utilisé au Maroc, en Espagne, en Europe centrale, en Afrique ou en Amérique ?

L’économie de marché mondialisée ne se préoccupe pas de l’intérêt et de la santé des êtres humains ; elle est là pour faire de l’argent facile et peu importe les conséquences pour la planète et ses habitants.

 

La crise sanitaire du Covid-19 a fait apparaître au grand jour cette situation de dépendance alimentaire de la France et le désastre généré par la mondialisation des échanges au niveau sanitaire, social, économique et environnemental. C’est en fait le modèle capitaliste de la consommation qui est à revoir de fond en comble ; il est responsable de cette situation qui met en péril tous les êtres vivants sur terre.

Pendant la période de confinement, le Président de la République ainsi que l’ensemble de la classe politique française s’accordaient à dire qu’il fallait reconstruire un modèle nouveau pour notre Agriculture et obtenir dans les meilleurs délais l’autosuffisance alimentaire de la France, ce que le MODEF dit depuis la perte de cette autonomie.

 

L’autre question à régler est quelle forme de commercialisation à mettre en place dans la mesure où la grande distribution (centrales d’achats et de ventes) a démontré que leur modèle est un échec.

Leurs pratiques sont uniquement basées sur le profit maximum avec des marges considérables et abusives pour faire de l’argent facile au détriment de l’intérêt des consommateurs qu’ils disent servir et des producteurs qui ne peuvent plus vivre de leur métier.

Finalement, la solution est simple puisqu’elle a existé pendant des siècles avant l’arrivée des GMS, ce que le MODEF ne cesse de proposer et de revendiquer, c’est le retour aux circuits courts et à la vente en direct qui permet aux consommateurs et aux agriculteurs d’avoir à la fois des justes prix et de dégager un revenu décent.

 

L’indépendance alimentaire de la France, c’est à la fois indispensable pour notre sécurité et nécessaire pour l’intérêt de tous. Ce défi, les agriculteurs français sont prêts à le relever moyennant que la volonté politique de la réaliser soit clairement annoncée par nos dirigeants.

 

Affaire à suivre !

 

Raymond GIRARDI

Édito 710