Le MODEF est scandalisé de la baisse de 4% du budget pluriannuel 2021-2027 et de 9% pour le premier pilier. Le budget proposé par la Commission Européenne reste en dessous du budget actuel. Les éleveurs vont être très impactés par cette chute du budget car les paiements couplés représentent 44 % du RCAI des exploitations ovines. Les subventions d’exploitation pour les bovins viandes et les ovins/caprins représentent plus de 40 % des recettes. Plus de 80 % des éleveurs bovins et d’ovins auraient un RCAI négatif sans subvention.
La Commission Européenne va continuer d’accentuer la disparition de l’élevage à l’échelle européenne et française. Pourtant, l’élevage extensif est un élevage basé sur l’utilisation de ressources naturelles comme le pâturage notamment dans les zones de montagne et dans les zones humides. Le nombre d’exploitations continue de baisser en France surtout pour les filières d’élevage (-15 %) et encore davantage dans les élevages lait et viande (– 34 %) et en porcins et volailles (– 26 %).
Le MODEF prend note de la légère augmentation du budget pour le Fonds Européen Agricole pour le développement rural. Nous exigeons une revalorisation de 30 % du budget de l’ICHN pour palier à la baisse du premier pilier. L’ICHN représente 61 % du RCAI des exploitations ovines. Le Syndicat des exploitants familiaux demande de revoir le zonage des zones défavorisées car certains éleveurs notamment du Gers et du Gard se sont retrouvés exclus de ces zones.
Ce budget européen au rabais ne permettra pas de sécuriser la souveraineté alimentaire européenne et de relocaliser les productions. Pourtant, la souveraineté alimentaire devrait être l’objectif principal de cette nouvelle PAC afin de garantir aux peuples une alimentation saine et de qualité, et aux paysans une juste rémunération de leur travail.
Angoulême, le 29 mai 2020
Le Président du MODEF National,
Pierre THOMAS
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