L’accord entre l’Union Européenne et le Mexique finalisé le 28 avril en pleine crise du COVID 19 prévoit l’ouverture du marché européen à 20 000 tonnes de viandes bovines mexicaines sans droits de douane. Le MODEF est scandalisé et en colère par cette décision alors que le Président de la République a annoncé devant les français le 13 avril « il nous faudra rebâtir notre indépendance alimentaire et sanitaire ». Le Syndicat des exploitants familiaux dénonce haut et fort cet accord qui va être désastreux pour nos éleveurs bovins.
Les éleveurs sont victimes des fluctuations conjoncturelles des prix, d’une crise profonde accentuée par le coronavirus mais aussi des choix politiques libéraux au niveau européen et français comme le manque de régulation des volumes et des marchés.
Ces viandes étaient interdites sur le sol français en raison de leur non-conformité aux normes sanitaires de l’Union Européenne comme pour les fruits et légumes. Le MODEF exige que le gouvernement suspende ce nouvel accord de libre-échange et rappelle son opposition aux traités de libre-échange (CETA, TAFTA et MERCOSUR).
Cependant, le Mexique garantit des prix à ses producteurs de moins de 5 ha sur le maïs, haricot, blé tendre, riz et le lait afin d’augmenter la souveraineté alimentaire de son pays et un programme de crédit à l’élevage « a la palabra ».
Pour garantir la sécurité alimentaire de notre pays et des éleveurs français, le MODEF exige :
- La suspension de cet accord entre l’U.E et le Mexique,
- Un référendum sur les traités de libre-échange concernant l’alimentation,
- Un prix plancher d’achat garanti pour chaque production agricole. Ce prix plancher tient compte de l’évolution des coûts de production en fonction des bassins de production et des revenus des producteurs de chaque filière agricole.
- La mise en application de la loi EGALIM qui interdit de proposer à la vente en vue de la consommation humaine ou animale des denrées alimentaires ou produits agricoles pour lesquels il a été fait usage de produits phytopharmaceutiques ou vétérinaires (comme la viande mexicaine) non autorisés par la réglementation européenne ou ne respectant pas les exigences d’identification et de traçabilité imposées par cette même réglementation.
Le MODEF dénonce la nocivité de cet accord entraînant moins de croissance, pertes d’emplois et moins de rentrées fiscales (droits de douane, …). Si de telles décisions stupides continuent à être prises, il faudra se mobiliser sur les routes dans les prochains jours !
Angoulême, le 4 mai 2020
Le Président du MODEF National,
Pierre THOMAS