Covid-19 : Les mesures de soutien aux entreprises, le compte n’y est pas

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Aujourd’hui, nos exploitants familiaux travaillent trois fois plus pour nourrir les français en mettant en place des systèmes de livraisons à domicile. Certains producteurs n’ont plus de salariés pour les aider à transformer leurs productions et effectuer les travaux sur les fermes. Ils essaient de faire appel au service de remplacement mais il est inexistant. Le MODEF demande que le service de remplacement soit mis en place en urgence dans les départements quand les salariés ne peuvent plus travailler sur les fermes et quand l’exploitant est atteint du coronavirus en respectant les mesures de sécurité pour préserver la santé de tous.

Les agriculteurs sont exclus des mesures de soutien aux entreprises car ils ne peuvent pas justifier d’avoir perdu 50 % de leurs chiffres d’affaires du mois de mars 2020 par rapport au mois de mars 2019 car ils ont continué à vendre leur production mais les prix ont baissé énormément. Et pour les jeunes agriculteurs installés en 2020, ils n’ont pas de référence en 2019 comme ils n’avaient pas d’exploitation agricole. Le compte n’y est pas pour les agriculteurs et il ne faut pas que les exploitations agricoles soient écartées pendant cette période.

Nos producteurs vont se retrouver dans des situations très difficiles prochainement. Leurs épouses ou époux travaillant à l’extérieur vont se retrouver sans revenus (les restaurateurs et artisans) ou avec des revenus très inférieurs à leur salaire. Certaines banques ne veulent pas renégocier les prêts personnels car la femme ou le mari est agriculteur !

Le MODEF exige que le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation prévoie des mesures spécifiques aux paysans et demande :

  • L’activation du Fonds National de Gestion des Risques Agricoles (FNGRA) par le biais du régime des calamités agricoles afin d’indemniser les exploitants qui sont confrontés à des pertes économiques en raison du coronavirus,
  • De stopper les arnaques des revendeurs sur les marchés alimentaires,
  • D’obtenir des prêts de trésorerie à 0 % auprès des banques afin d’assurer la continuité des exploitations agricoles,
  • Que la déclaration PAC puisse s’effectuer par papier cette année à cause du confinement,
  • Concernant les aides couplées, que les critères de productivité ne soient pas pris en compte pour cette année car les éleveurs vont certainement garder plus d’agnelles, de génisses …
  • Que le droit à l’erreur soit activé pour les déclarations PAC 2020 car les exploitants vont faire eux-mêmes leur déclaration.

 

Angoulême, le 2 avril 2020

Le Secrétaire National