Les filières ovines et caprines en grand danger !

1167

Le 16 Mars, le Président de la République a annoncé des mesures de confinement pour l’ensemble du pays. Pour nos agriculteurs ce sont des inquiétudes supplémentaires qui interviennent de jour en jour. Actuellement, la situation est critique pour tous les types de productions, avec des difficultés pour les récoltes de fruits et légumes, dans la filière ovine et caprine, l’horticulture …

À l’approche de Pâques, nos éleveurs ovins vendent une grosse partie de leurs agneaux. Les groupements annoncent que 20 000 agneaux ne seront pas abattus à cette période soit un tiers de moins qu’une année normale. En 10 ans, le cheptel français ovin a baissé de 30 % alors que la production européenne progresse notamment dans le Royaume-Uni. Il est urgent que le gouvernement sauve la production française ovine.

Les éleveurs caprins ne sont pas épargnés également par les conséquences du Coronavirus. C’est la pleine saison pour cette production, normalement 60 % des chevreaux sont commercialisés sur le marché entre mars et mai. Depuis le début des mesures de confinement, un des groupements du commerce de bétails spécialisé en caprin ne ramasse plus les chevreaux dans les exploitations en utilisant l’argument du coronavirus.

Nos paysans se retrouvent à élever les agneaux et les chevreaux, ce qui entraîne des coûts supplémentaires dans un contexte déjà fragile pour la filière.

Pour garantir la pérennité et la rentabilité de ces exploitations au-delà de la production laitière en caprin, la filière doit également assurer la valorisation de cette viande. Les revenus de nos agriculteurs vont être fortement impactés à moyen et long terme, c’est toute la pérennité de la filière ovine et caprine qui va être remise en cause.

Le MODEF appelle à une mobilisation solidaire et massive des groupements du commerce de bétails et des marchands pour maintenir des prix rémunérateurs, leurs engagements et effectuer le ramassage des chevreaux. Le Syndicat des exploitants familiaux exige un lancement de campagne publicitaire en incitant les consommateurs à manger et consommer français. Pour les éleveurs qui ne pourront pas commercialiser leurs agneaux et chevreaux, le MODEF demande l’activation du Fonds National de Gestion des Risques Agricoles (FNGRA) par le biais du régime des calamités agricoles afin d’indemniser les exploitants qui sont confrontés à des pertes économiques en raison du coronavirus.

  

Angoulême, le 27 mars 2020

Le Trésorier du MODEF National,

Christian REYNAUD