Loi EGALIM : Un bilan amer pour les paysans

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Les ministres ont réuni le 13 février les représentants des producteurs, des transformateurs et des distributeurs pour finaliser les négociations commerciales pour l’année 2020. Ce comité de suivi des relations commerciales était une séance d’hypnose car le gouvernement est complice, avec les distributeurs, pour payer les producteurs aux prix les plus bas.

Les distributeurs sont très satisfaits de la loi EGALIM car les négociations se déroulent dans un climat plus apaisé. Cependant, les prix payés aux paysans restent très faibles même après la promulgation de la loi EGALIM par rapport à la valeur ajoutée totale créée dans l’ensemble de la chaîne alimentaire.

En décembre 2019, les prix à la production de l’ensemble des produits agricoles baissent de 0,4 % alors que les prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées augmentent de 2,1 %. De façon générale, la faiblesse des revenus agricoles s’observe dans bon nombre de filières notamment en fruits et légumes et en viande. La Commission des Comptes de l’Agriculture de la Nation (CCAN) a publié le 10 janvier 2020 les résultats des exploitations agricoles avec une baisse de 11 % du résultat net et une diminution de 7,8 % de la valeur ajoutée par actif non salarié.

Pour le MODEF, le compte n’y est pas et, dans l’intérêt des exploitants familiaux, il faut un renforcement des règles encadrant les pratiques de la grande distribution. Cette loi laisse un goût amer aux paysans et elle ne donne pas de perspectives en termes de prix.

Le seul moyen de régler les marges abusives de l’agroalimentaire et de la grande distribution, c’est de mettre en place le coefficient multiplicateur et un calendrier d’importation.

L’agroalimentaire et la grande distribution utilisent les importations à bas prix pour faire pression sur les prix des productions agricoles. Aujourd’hui, on importe pour casser les prix des producteurs français notamment les productions saisonnières. Les principaux produits importés par la France sont les fruits (5,1 milliards d’euros), puis les poissons, les viandes et les abats. Or, avec un coefficient multiplicateur appliqué aux importations, la grande distribution n’aura plus d’intérêt à acheter à des prix très bas à l’étranger puisque sa marge bénéficiaire sera beaucoup plus étroite.

Le MODEF appelle ses adhérents dans les prochains jours à créer un rapport de force pour dénoncer les marges abusives de la grande distribution et l’échec de la loi EGALIM.

Angoulême, le 13 février 2020

Le Secrétaire National,

Christian REIGUE