La forte mobilisation de la profession agricole de ces derniers jours a conduit Monsieur le Ministre de l’Agriculture à reconnaître publiquement devant les médias l’échec des EGA et de la loi Egalim. Les prix payés aux producteurs ont continué de baisser alors que dans le même temps le consommateur constate une augmentation de son panier.
La grande distribution gagne 800 millions d’euros sur le dos des producteurs et des consommateurs depuis que la loi est promulguée.
Dès les premières mesurées consacrées aux EGA, le MODEF avait dénoncé cette mascarade. Si elle partait d’une bonne intention, elle n’était pas nourrie d’une volonté politique indispensable à faire plier les magnats de l’agrobusiness qui n’ont rien d’un philanthrope.
Seule une volonté politique forte, décidée à rompre avec des décennies de « gabegie », qui a vu notre Agriculture se déliter et entraînant les paysans dans la misère, alors que les consommateurs n’y trouvent plus leurs comptes, sans parler des catastrophes écologiques qui se font jour.
Encore une fois le MODEF avait raison, il faut s’imaginer une autre forme d’Agriculture au service des paysans, des territoires mais aussi des consommateurs. Il est temps de changer de modèle agricole, il faut rompre avec le productivisme sans bornes qui sème la misère et le désarroi dans nos campagnes.
Nous avons le devoir de relever les défis d’une Agriculture présente partout sur les territoires, une Agriculture qui redonne un sens au métier en valorisant les savoir-faire dans les diverses productions. Il ne faut pas être frileux, il est nécessaire de s’engager dans de profondes mutations comme par exemple redévelopper l’acte de production dans les ceintures urbaines. Ce nouveau challenge permettrait surtout de réduire l’impact carbone en limitant ces transports, puis participerait aussi au « vivre ensemble » qu’il est nécessaire de favoriser.
Plus que jamais le MODEF, fidèle à ses convictions, sera aux côtés des petits et moyens paysans pour à la fois défendre l’outil de travail, mais aussi vivre dignement au service des productions de qualité.
Rien n’est perdu, il nous faut être mobilisés, nous avons le devoir de préparer l’Agriculture de demain, cette Agriculture familiale française qui plonge ses racines au plus profond de nos territoires, cette Agriculture qui joue certes un rôle Économique, Social et Environnemental mais aussi Culturel, sans laquelle plus de vie ne serait possible.
Courage la lumière est au bout du chemin !
Jean MOUZAT
Edito 702