Une loi d’orientation agricole pour l’Agro-business

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Le Parlement a adopté le 20 février une loi d’orientation permettant l’accélération de la mainmise de l’agro-business sur l’Agriculture française au détriment de l’Agriculture familiale.

Dans cette loi, rien pour les paysans, rien sur le revenu, rien sur l’encadrement des marges, rien sur le foncier, rien sur l’inflation galopante qui touche l’ensemble des paysans (carburant, phytos, électricité …), tout pour l’agro-business. Ce texte est très insuffisant pour répondre au défi démographique auquel fait face la profession.

Le MODEF refuse cette loi qui poursuit une politique basée sur un marché mondialisé ayant pour seule boussole l’importation massive, sans régulation du marché, via des accords de libre-échange qui précarisent les paysans.

L’épouvantail d’un prix plancher devenant un prix « plafond » est agité par la FNSEA. Or, la suppression de l’indexation des prix agricoles, le 7 février 1959, a par le passé prouvé que ces prix minimums n’étaient pas des maximums. Enfin, un prix minimum pour une production peut être décliné à la hausse pour des productions respectant un cahier des charges plus exigeant. À l’instar du lait, il doit exister un prix minimum plus haut pour les laits de plaine en bio et les laits de montagne … etc.

La priorité de cette loi aurait dû être la construction de mécanismes de régulation des marchés comme le propose le MODEF : des prix minimums garantis par l’État, des quotas de production, des stocks publics, le coefficient multiplicateur … qui permettent aux paysan.nes d’obtenir un revenu décent en produisant des produits de qualité.

Certes, l’objectif d’atteindre 500 000 agriculteurs à l’horizon 2035 reste inscrit. Mais en ne proposant rien sur le revenu ou l’accès au foncier, les objectifs de renouvellement ne seront jamais atteints.

Le gouvernement a fait passer cette loi vide en force uniquement pour l’affichage et un bon déroulement du Salon International de l’Agriculture.

 

Angoulême, le 21 février 2025

Pierre THOMAS                                                                  Frédéric MAZER

Co-Président du MODEF                                                  Co-Président du MODEF