Le 25 juin dernier, une délégation du MODEF 87 rencontrait les salariés de l’abattoir de Limoges sur leur piquet de grève. Lors de cet échange, les deux parties, d’un commun accord, affirmaient que la Haute Vienne, sa population, ses collectivités, ses agriculteurs ont besoin d’un abattoir public pour répondre à leurs besoins et valoriser sur ce territoire leurs productions.
Le rôle important de ce service public a été soutenu par le MODEF et les salariés ! Son équilibre économique est conditionné par la poursuite de son activité d’abattage multi-espèces, la garantie de moyens financiers pour assurer les investissements, les bonnes conditions de travail et le statut des agents.
Pour Le MODEF, cette situation n’est pas acceptable. Cet abattoir se trouve en grand danger, car les politiques qui s’y rapportent depuis des années ont contribué à l’affaiblir et à le dévitaliser : recours à des sociétés d’intérim ne payant pas leurs salariés, compression des personnels, dysfonctionnements des matériels, retards dans la maintenance, déficit d’investissements, chantage économique et tentative d’étranglement financier.
Nous dénonçons les choix scandaleux des gestionnaires, qui justifient leurs politiques de saccage par la baisse d’activité qu’ils ont, de fait, patiemment organisée.
Seul le combat commun paysans, citoyens, collectivités peut mettre en déroute ce projet néfaste. Cet établissement public est indispensable pour permettre aux éleveurs usagers de pouvoir continuer leur activité dans de bonnes conditions notamment pour les circuits courts où les consommateurs sont sensibles à la traçabilité, au bien-être animal et à la proximité avec les producteurs.
Le MODEF demande :
- Des moyens financiers pour mettre à niveau les équipements nécessaires au fonctionnement d’un abattoir multi-espèces dont la réhabilitation de la chaîne porcine dans un format correspondant aux besoins actuels,
- Des conditions de travail et de rémunération améliorées pour les personnels : conditions indispensables au bon fonctionnement de l’établissement et au respect du bien-être animal,
- La mise en place d’une nouvelle gouvernance, élus, usagers, agents, agriculteurs, dans le respect de la démocratie,
- De soumettre à critères sociaux et environnementaux les aides aux industriels usagers des abattoirs. On ne peut pas demander aide et soutien à la collectivité tout en piétinant les outils qu’elle juge indispensables et dont elle s’est dotée.
- Un plan de relance de l’engraissement à la ferme,
- Des prix planchers garantis par l’État pour les éleveurs.
Angoulême, le 19 décembre 2024
Christian REIGUE
Président du MODEF Haute-Vienne