Depuis quelques années, le phénomène de la « viande cellulaire » ou « viande in vitro » ne cesse de prendre de l’ampleur.
Le Royaume-Uni devient le premier pays européen à approuver la viande cellulaire pour l’alimentation des animaux de compagnie. La demande d’autorisation présentée aux autorités sanitaires anglaises par la start-up a été validée grâce au Brexit, qui permet d’échapper aux réglementations en vigueur dans l’Union Européenne.
Le 23 janvier 2024 à Bruxelles, le Conseil de l’Agriculture a demandé à la Commission Européenne de réaliser une étude d’impact sur la viande cellulaire, avant toute autorisation de commercialisation en Europe. Le gouvernement italien a adopté un décret visant à interdire la production, la commercialisation et l’importation d’aliments cultivés en laboratoire. La Slovaquie envisage une loi équivalente.
En France, une proposition de loi a été déposée à l’Assemblée nationale le 5 décembre 2023 visant « à interdire la production, la commercialisation et la vente de synthèse en France ». Cette proposition de loi a été renvoyée à la Commission des affaires économiques.
Pour le MODEF, la viande cultivée en laboratoire appelée viande in vitro ou viande de synthèse est une menace pour l’élevage français. Il est urgent d’adopter la proposition de loi porté par le Député Pierre CORDIER visant à interdire la production, la commercialisation et la vente de viande de synthèse en France.
Le MODEF défend l’élevage plein air et extensif ! Cet élevage est vital pour nos territoires, participe au maintien de la biodiversité, fournit à la population l’alimentation dont elle a besoin. Il est l’ambassadeur de nos régions par la qualité de ses produits et leur lien au terroir.
L’élevage joue un rôle essentiel sur les prairies pour lutter contre le réchauffement climatique en stockant le carbone dans les sols. En effet, l’élevage à l’herbe permet de compenser ses émissions de méthane notamment grâce au pâturage sur prairies permanentes.
En France, une partie de la biodiversité se trouve dans les prairies et elles représentent environ la moitié de la surface agricole française. Il est indispensable de sauver l’élevage français et de s’opposer fermement à la viande cultivée en laboratoire ! Il ne faut pas que quelques industriels remplacent des milliers de paysans par de la viande artificielle produite en laboratoire.
Angoulême, le 29 juillet 2024
Pierre THOMAS
Président du MODEF
