Les retraité (e)s agricoles comme les autres retraité(e)s sont confrontés à des retraites misérables : renoncement à l’accès aux soins pour cause de déserts médicaux, de franchises de dépassement d’honoraires et de complémentaires santés trop onéreuses.
Sous l’effet des mobilisations agricoles, le gouvernement a remis un rapport le 30 janvier dernier sur la proposition de loi visant à calculer la retraite des exploitants agricoles (non-salariés) sur la base de leurs 25 meilleures années. La réforme n’aurait pas d’incidence sur le montant de la pension, même 30 % seraient perdants ! Les scénarios envisagés par le gouvernement sont d’une extrême complexité technique mêlant points et annuités pour le calcul des pensions des assurés. Le texte proposé par le Sénat sur l’accumulation de points acquis tout au long de la vie, puis convertis en prestations au moment du départ à la retraite aura des perdants notamment sur les faibles pensions.
La faiblesse des retraites agricoles s’explique tout d’abord par les faibles revenus tirés de la production agricole. En 2021, la pension mensuelle moyenne de droit direct des non-salariés affiliés à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) était de 840 euros tandis que le montant mensuel moyen de l’ensemble des retraités s’élevait à 1 531 euros. Pour le MODEF, la question du revenu et le progrès social sont devenus des éléments prépondérants pour l’attractivité du travail paysan et pour le renouvellement des générations en agriculture.
Le MODEF revendique :
- Une retraite pour toutes et tous au niveau du SMIC,
- La suppression de la CSG et du RDS pour les pensions inférieures au SMIC,
- Le passage du taux de la pension de réversion de 54 à 74 %,
- Revenir à une retraite à 60 ans avec une durée de cotisations à 37,5 ans,
- Des moyens matériels et humains pour la Mutualité Sociale Agricole afin qu’elle puisse pleinement assurer sa mission auprès des agricultrices, des agriculteurs et de leur famille.
Le MODEF appelle les agricultrices et les agriculteurs à rejoindre les manifestions de l’intersyndicale du G9 le 26 mars pour la revalorisation des retraites et en particulier des plus faibles, des services publics de proximité et le 100 % sécurité sociale pour toutes et tous.
Angoulême, le 25 mars 2024,
Trésorier Adjoint du MODEF national
Christian REIGUE