La fin des négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs a abouti à des hausses du prix des marchandises achetées aux industriels avoisinant les 10 %. Le pic de l’inflation alimentaire est attendu au mois de juin ! Le marché des matières premières est devenu un marché très lucratif pour les spéculateurs. On y spécule à la hausse ou à la baisse ! La situation est aujourd’hui particulièrement délétère tant pour l’activité agricole que pour la sécurité alimentaire.
Le Président de la République a appelé les distributeurs lors de sa visite au Salon de l’Agriculture à « faire un effort sur leurs marges ». Le discours d’Emmanuel MACRON est ambitieux mais le MODEF attend des actes forts ! Le dispositif de « panier anti-inflation » pourrait finalement ne pas voir le jour. Bruno LE MAIRE a laissé la porte ouverte à un abandon ! Le chèque alimentaire n’est pas intégré au budget 2023.
Nous exigeons d’étendre l’application d’un coefficient multiplicateur sur l’ensemble des produits alimentaires introduit par la loi du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux pour toutes les productions agricoles. Le dispositif ne concerne aujourd’hui que le secteur des fruits et légumes ! Il suffit que Monsieur Bruno LE MAIRE et Monsieur Marc FESNEAU aient le courage politique pour déclencher ce mécanisme.
Le principe du coefficient multiplicateur est simple : l’État fixe un coefficient, sous la forme d’un taux légal à ne pas dépasser, entre le prix d’achat au fournisseur et le prix de vente au consommateur. Ce taux s’applique à la chaîne des différents intermédiaires, prise dans son ensemble, et non pas à chacun d’entre eux.
Avec ce mécanisme, une augmentation des marges intermédiaires passe obligatoirement par une augmentation du prix d’achat au fournisseur. Les prix à la consommation sont eux-aussi protégés dans la mesure où le mécanisme interdit aux intermédiaires de dépasser un certain niveau de prix à la revente finale.
Le MODEF souhaite mettre un coup d’arrêt à la spéculation et demande :
- La mise en place du coefficient multiplicateur plafond et permanent pour tous les produits agricoles pendant 4 mois. Ces coefficients multiplicateurs seront fixés pour chaque catégorie de produits agricoles par le Conseil de la concurrence.
- L’interdiction de vente à perte, elle doit être élargie aux agriculteurs de sorte que les centrales d’achat ne puissent pas acheter aux producteurs à un prix inférieur aux coûts de production.
- De rendre obligatoire et permanent le double affichage des prix agricoles (prix à la production et prix de vente aux consommateurs),
- De rémunérer le travail des paysans par la mise en place d’un prix garanti par l’État.
Angoulême, le 3 mars 2022
Le Secrétaire Général du MODEF National,
Didier GADEA
06 30 09 77 19