Guerre en Ukraine : certaines centrales d’achat veulent écraser l’agriculture française

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Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et la Ministre Déléguée à l’Industrie ont organisé le 18 mars 2022 une réunion agricole et agroalimentaire dédiée à la crise ukrainienne.

Les chiffres présentés par FranceAgriMer sont alarmants. Le conflit a provoqué une hausse des matières premières. Le prix du blé a bondi de 39 %, le maïs de 32 %, l’huile de tournesol de 54 % … Le gaz atteint un pic record avec une augmentation de 87 %. Le pétrole prolonge sa hausse + 13 % en un mois.

L’élevage va être très touché par cette guerre avec une explosion des charges d’alimentation. Les viandes blanches (volailles et porcins) vont être très impactées avec une hausse comprise entre 20 à 30 %. Les élevages bovins laitiers et allaitants vont être également touchés.

Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a demandé à l’ensemble des distributeurs, industriels, producteurs et consommateurs de la solidarité par rapport à cette envolée des prix. Lors de cette réunion, certaines centrales d’achat ont déclaré ne pas vouloir aider les paysans et préfèrent privilégier les importations pour casser les prix. Le MODEF dénonce haut et fort avec acharnement les pratiques de ces centrales d’achat qui continuent de racketter les producteurs et les consommateurs.

Les GMS et l’agroalimentaire considèrent toujours les agriculteurs comme de simples fournisseurs de matières premières.

Le MODEF demande au gouvernement :

  • La mise en place du coefficient multiplicateur plafond et permanent pour tous les produits agricoles pendant 4 mois. Ces coefficients multiplicateurs seront fixés pour chaque catégorie de produits agricoles par le Conseil de la concurrence.
  • L’interdiction de vente à perte, elle doit être élargie aux agriculteurs de sorte que les centrales d’achat ne puissent pas acheter aux producteurs à un prix inférieur aux coûts de production.
  • De rendre obligatoire et permanent le double affichage des prix agricoles (prix à la production et prix de vente aux consommateurs),
  • De fixer des prix nets planchers pour chaque contrat type de vente de produits agricoles aux centrales d’achat et de distribution.

Dans ce contexte, certaines centrales d’achat continuent leurs pratiques habituelles comme si de rien n’était, voire elles profitent de la situation pour spéculer en augmentant fortement leurs marges déjà importantes et faire encore plus d’argent facile sur le dos des consommateurs et des agriculteurs, ce qui est un scandale !

 

                                                              Angoulême, le 18 mars 2022

                                                                         Le Président du MODEF National,

                                               Pierre THOMAS