Isolement et difficultés financières sont au cœur du mal-être agricole. Nous sommes la profession la plus impactée par le mal-être, avec le plus fort taux de suicide et le plus faible revenu. Le mal-être agricole est une préoccupation majeure du MODEF, à la mi-octobre nous avons d’ailleurs organisé un colloque sur ce sujet en Corrèze.
Le gouvernement a présenté une feuille de route qui répondrait aux problématiques du mal-être agricole et du suicide, si tous les acteurs concernés s’y engagent avec force et volonté. Cependant cette feuille de route ne s’attaque pas à la racine du mal, qui bien que pluriel, se décline en deux points majeurs : la faiblesse du revenu et l’isolement.
À partir du moment où le manque de rémunération du travail paysan n’est pas résolu, le nombre d’agriculteurs en difficulté, voir en détresse, ne diminuera pas. Ne pas pouvoir faire vivre sa famille est la plus dure des injustices que vit une partie de nos collègues agriculteurs.
Le gouvernement maintient que la loi Egalim 2 s’attaque à ce problème de manière frontale, mais nous sommes loin de voir le début d’une amélioration pour les paysans.
Encore une fois, nous demandons la mise en place d’un prix plancher, fixé et garanti par l’État, ce que ne fait pas la loi Egalim 2.
Encore une fois, nous demandons une cotisation sociale minimale de 1000 € pour les agriculteurs en difficulté.
Encore une fois, nous demandons une aide exceptionnelle et la simplification des demandes de RSA et de Prime d’activité.
Les trésoreries sont dans le rouge et il y a trop d’agriculteurs qui ne font pas valoir leurs droits sociaux.
La peur de se faire rattraper sur leurs cotisations MSA est souvent trop forte. Il est important de rappeler que les droits sociaux sont un droit fondamental qui ne peut pas être refusé si vous avez un retard de cotisations !
Il est aussi particulièrement important, dans cette situation de crise, que les pouvoirs publics et les opérateurs qui gravitent autour des agriculteurs assurent leurs missions dans le respect des agriculteurs, de leur famille et de leur travail.
Pierre THOMAS
Edito 722