Dans la période que nous traversons, beaucoup de signaux laissent présager des périodes difficiles pour le milieu agricole. Crise climatique impliquant sécheresse et inondation, pression sociétale pour consommer différemment, revenu agricole en tension depuis plusieurs années. L’élevage est particulièrement touché par les actions anti-viandes et les difficultés récurrentes sur les fourrages.
Face à ces contraintes, le milieu agricole doit pouvoir s’adapter s’il veut survivre. Mais tout changement de pratique implique un coût, des investissements, des formations … et cela n’est possible qu’avec un revenu décent. C’est pourquoi le MODEF s’est toujours battu pour une agriculture qui puisse permettre de vivre de son métier.
Face au changement climatique l’agriculture doit évoluer vers des systèmes moins émetteurs de CO2, cela demande de pouvoir faire évoluer les exploitations vers des modèles moins dépendants des énergies fossiles, en consommation directe ou indirecte.
Mais face à la rapidité d’évolution du climat, consommer moins de CO2 n’est pas suffisant. Il est important que l’agriculture adapte ses pratiques, notamment sa gestion de l’eau.
Certains environnementalistes souhaitent mettre la nature sous cloche or en termes de gestion de l’eau, on ne peut pas dissocier agriculture et nature. Il est important qu’une gestion « pour le bien commun » permette un maintien de l’agriculture et donc du revenu agricole, tout en ayant un impact positif sur l’environnement. Une irrigation de sauvegarde des cultures en période de sécheresse, basée sur des retenues d’eau remplies sur les périodes de surabondance, a du sens. Une irrigation de productivité qui puise dans les cours d’eau en période de sécheresse est un non-sens économique, environnementale et technique.
Nous devons combattre les lobbies animalistes qui surfent sur un discours de bien être animal alors qu’ils défendent un monde où l’élevage ne serait plus. Ce courant, au même titre que les industries de la viande de synthèse, considèrent que l’élevage est un problème.
Rappelons que l’élevage est l’unique manière de valoriser les prairies dans l’alimentation humaine, que les prairies sont une grande source de biodiversité et sont stockeuses de carbone.
Si nous voulons baisser le bilan carbone de notre alimentation il vaut mieux privilégier nos élevages à l’herbe que d’importer de la viande du continent américain, bien moins regardant en la matière.
Pour cela, encore une fois, il est vital que les éleveurs puissent vivre de leur métier.
Pierre THOMAS
Edito 720