LES PRIX RÉMUNERATEURS ET LE REVENU FAMILIAL SONT AU CŒUR DES DÉBATS !
Le Tour des exploitations familiales, en cette période difficile pour les Français mais aussi pour les agriculteurs, était nécessaire et fondamental.
Aller chez les agriculteurs, au cœur des exploitations, pour rencontrer les élus, les services de l’État et pour dire haut et fort quelle est la situation réelle que vit le monde paysan est le but recherché !
Les débats et les échanges sont riches, chacun avec sa spécificité de filière ou de situation du moment. Un sujet a été récurrent et au cœur de toutes les étapes départementales : les prix rémunérateurs et le revenu familial.
Le combat historique du MODEF pour obtenir des prix à la mesure des besoins pour les exploitants familiaux reste le sujet essentiel des préoccupations des agriculteurs. Dans chaque département traversé le thème revenait irrémédiablement dans le débat.
Le sujet a été abordé de différentes façons mais la question des relations commerciales avec la distribution étaient régulièrement évoquées. Ont été dénoncées systématiquement les dérives des distributeurs qui consistent à faire des marges énormes sur le dos des agriculteurs, avec la complicité des gouvernements depuis un demi-siècle.
AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE ET CIRCUITS COURTS
La disparition massive des agriculteurs et l’effondrement de la production française sont consécutifs à cette politique des prix bas alignés sur les pays sous-développés. Pays qui souffrent de notre comportement néocolonial en sacrifiant l’alimentation de leur propre peuple.
L’autosuffisance alimentaire de notre pays est aussi une question centrale. En effet, comment expliquer ou accepter que la France qui était autosuffisante il y a un demi-siècle soit autant dépendante aujourd’hui dans tous les domaines de production à part les céréales paille. Avoir organisé et laissé faire cette situation est un crime !
La vente en direct et les circuits courts développés par les agriculteurs sont aussi un sujet largement débattu lors des visites dans les fermes. Le MODEF a été porteur de cette démarche depuis des dizaines d’années ; ce type de commercialisation est maintenant devenue un nouveau mode de consommation même si beaucoup de chemin reste à faire. Il est un moyen important pour garantir un revenu à de nombreux exploitants familiaux. Il faut continuer à agir dans cette voie.
Toutefois, il faut être lucide et maintenir dans un premier temps le nombre d’agriculteurs actuels et relancer une dynamique d’augmentation de la population agricole pour revenir à un million d’agriculteurs. Il nous faut obtenir des prix minimums garantis par l’Etat. Cette question majeure est la solution, sinon l’économie de marché basée sur l’offre et la demande au niveau international va continuer de détruire notre agriculture.
Les petits et moyens agriculteurs français sont prêts à relever le défi pour couvrir nos besoins alimentaires et occuper l’espace rural, moyennant l’accès à un revenu familial digne de ce nom au même titre que chaque citoyen français.
Raymond GIRARDI
Édito 716