L’ANSES a publié un rapport le 23 décembre sur les mesures d’atténuation des risques devant figurer dans toute dérogation à l’interdiction d’utiliser des produits à base de néonicotinoïdes. L’Autorité européenne a constaté que pour la plupart des cultures, les abeilles couraient des risques aigus élevés en raison de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques contenant la substance active imidaclopride.
En l’absence de données de surveillance dans les zones de cultures de betteraves sucrières, l’ANSES ne peut pas s’appuyer sur ces données afin de réaliser une étude sur les évaluations de risques et d’affiner l’exposition ou la toxicité sur les abeilles. Cependant, elle a fourni des mesures d’atténuations permettant de réduire l’exposition des abeilles notamment en implantant uniquement des cultures non attractives pour les pollinisateurs après la betterave. Pour définir ces cultures, l’ANSES s’appuie sur un indicateur de risque développé par l’ITSA. Le colza, la moutarde et la phacélie ne devront être cultivés que trois ans après la betterave, l’avoine et le blé pourront être cultivés dès l’année suivante, et le maïs deux ans après. La rotation des cultures pourrait signifier que l’insecticide reste dans le sol plusieurs années.
Le MODEF s’oppose au retour des néonicotinoïdes qui vont être dévastateurs pour les abeilles. Les apiculteurs estiment que ces produits étaient en grande partie responsable de pertes importantes dans les ruches. C’est complément irresponsable de ré-autoriser les néonicotinoïdes alors qu’ils ont été interdits il y a 3 ans par l’Union Européenne pour des raisons de dangerosité pour les pollinisateurs, c’est une catastrophe !
Nous réitérons que des solutions existent pour aider les betteraviers face à la jaunisse notamment en fixant un prix minimum, rémunérateur garanti par l’État et le retour des quotas sucriers. Le sucre et la betterave sous quota bénéficiaient de prix minimum élevés.
Angoulême, le 5 janvier 2020,
Le Secrétaire National du MODEF,
Didier GADEA