Les 27 Ministres de l’Agriculture de l’Union Européenne et le Parlement européen sont parvenus à un accord vendredi 23 octobre 2020 à Bruxelles. Ce duo européen n’a tiré aucun enseignement de la crise économique, sociale, environnementale et sanitaire avec la COVID-19 qui frappe de plein fouet notre Agriculture.
Le plafonnement des aides directes est défini obligatoirement à 100 000 € par exploitation mais les Chefs d’Etats du gouvernement de l’Union Européenne se sont pourtant prononcés dans le Cadre financier pluriannuel pour un plafonnement sur une base volontaire. Le MODEF réclame ce plafonnement obligatoire à 50 000 €/actif. Les aides directes versées à la surface favorisent les agrandissements et la spéculation foncière.
L’éco-régimes est la fusion du verdissement de la dernière PAC. Les Etats membres ont décidé de consacrer obligatoirement 20 % aux éco-régimes dans le premier pilier. Cette enveloppe n’est pas à la hauteur des enjeux agricoles, environnementaux et climatiques. Le MODEF souhaite que ce budget soit maintenu à 30 % !
Le Syndicat des Exploitants Familiaux est scandalisé que 30 % de l’enveloppe servira à des mesures pour les investissements et les outils de gestion des risques. Cette décision est dans la continuité du gouvernement Européen de libéraliser les marchés, de relancer l’agroéquipement et investir dans l’agro-business !
Concernant les aides couplées, elles seront limitées à 10 % du premier pilier et 2 % en plus pour la production de protéines au lieu de 15 %. Le MODEF demande de prioriser ces aides pour les éleveurs afin de pérenniser l’élevage sur notre territoire seul garant de l’avenir des zones défavorisées et de montagnes.
Un recul historique est constaté pour les aides redistributives et notamment le paiement redistributif avec un budget minimum alloué à 6 %. Le paiement redistributif est vital pour les exploitants familiaux qui, contrairement aux grandes exploitations agricoles, ont épuisé leurs réserves et se sont endettés pour faire face à la chute des prix. Le MODEF demande que ce budget soit porté à 20 % pour la surprime des 52 premiers hectares.
Le duo européen dans ses propositions sur la réforme de la PAC ne répond pas aux objectifs de garantir un revenu décent aux paysans et d’assurer la souveraineté alimentaire.
Angoulême, le 23 octobre 2020
Le Président du MODEF National,
Pierre THOMAS
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