Non à la méthanisation à partir de la biomasse alimentaire

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Un rapport sur l’Agriculture face au défi de la production d’énergie a été présenté le 21 juillet par le député Mr FUGIT en donnant la priorité à la méthanisation. Il met en avant le développement des cultures alimentaires à vocation alimentaire et énergétique.

La méthanisation est un sujet de préoccupation pour notre organisation syndicale. La mission première de l’Agriculture doit permettre de fournir à la population l’alimentation dont elle a besoin. Dans son rapport annuel sur la faim dans le monde publié lundi 13 juillet 2020, 690 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. La situation va s’aggraver avec la pandémie du COVID-19 alerte l’ONU. En France, 2 millions de personnes bénéficient de l’aide alimentaire et 71 % des foyers bénéficiaires vivent sous le seuil de pauvreté.

Il faut abandonner la politique de production d’énergie à partir de produits agricoles destinés à l’alimentation humaine et animale. Aujourd’hui, il est autorisé d’introduire 15 % de cultures intermédiaires (CIVE) comme l’avoine, seigle, trèfle … en plus des effluents d’élevages et des déchets verts dans les méthaniseurs. Le MODEF est scandalisé que certaines cultures soient consacrées au développement énergétique ! L’utilisation de ces cultures met en péril la souveraineté alimentaire !

De plus, les ateliers de méthanisation consomment de plus en plus d’espaces agricoles. Pour installer un projet, en moyenne il faut 23 ha de surface agricole mobilisés. Heureusement que la surface est limitée grâce au décret n° 2016-929 du 7 juillet 2016 pris pour l’application de l’article L. 541-39 du Code de l’environnement. Il faut être très vigilant aux installations industrielles qui accaparent de plus en plus de foncier.

Du côté environnemental, l’épandage des résidus du digestat pose certains problèmes en retrouvant des résidus nocifs dans les sols et les nappes phréatiques. Le coût d’installation est estimé entre 300 000 à 800 000 €, le retour sur investissement est de 15 ans pour ceux qui arrivent à rembourser. Certains agriculteurs qui se sont lancés dans les projets de méthanisation se sont retrouvés en faillite.

Ce n’est pas pour autant qu’il faut abandonner toute forme d’énergies renouvelables. Le MODEF demande un encadrement des projets de méthanisation. Ces projets doivent être collectifs (à la ferme + autres déchets comme les collectivités territoriales) et portés par les élus, les citoyens et les acteurs des territoires dans lequel ils s’inscrivent, seul gage de durabilité.

Angoulême, le 28 juillet 2020

Le Secrétaire National,

Didier GADEA

06 30 09 77 19