Le secteur agricole, au niveau local ou national, est actuellement à l’agonie, souffrant du capitalisme vert, une économie qui compromet sérieusement la politique de transition écologique que le gouvernement s’évertue à défendre.
Du point de vue du MODEF, l’économie verte peut largement être compatible avec la politique de transition écologique à partir du moment où la manne financière dégagée par ce capitalisme vert naissant est vigoureusement contrôlée.
La situation actuelle démontre que ce contrôle n’existe pas. Actuellement, plusieurs dizaines de sociétés spécialisées dans l’éolien se sont créées sur la base du changement climatique que nous subissons et du désir de chacun de recourir à des énergies plus propres. Il en va de même pour les sociétés spécialisées dans le photovoltaïque, qui n’hésitent pas à profiter de ces raisons pour gonfler le prix de cette énergie naturelle qui devrait être accessible à tous.
Nos barrages hydroélectriques ont été vendus à des partenaires privés, ce qui pose de sérieuses questions sur la capacité de l’État, à contrôler l’apport d’énergie à la population ainsi que son prix.
Les retenues d’eau créées par des agriculteurs pour anticiper la sécheresse afin de ne pas puiser dans les ressources naturelles (nappes phréatiques notamment, fleuves, rivières) sont remises en cause.
Par ailleurs, d’autres types d’entreprises non-écologiques prélèvent des surfaces cultivables pour développer leur activité. À titre d’exemple la méthanisation agricole, prélevant des surfaces agricoles conséquentes pour alimenter les usines de méthane alors que ces terres pourraient servir à la production alimentaire (le méthane ne nourrit pas contrairement au blé). Certains agriculteurs n’ont pas hésité à plonger dans cette nouvelle activité afin de dégager un revenu. Comment expliquer qu’un paysan puisse sacrifier sa production alimentaire pour la production énergétique ?
Le MODEF demande au Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, au Ministre du Budget et au Ministre de la Transition écologique de créer un moyen de contrôle pour que l’économie issue du capitalisme vert (éolien, solaire et hydraulique) servent des intérêts étatiques et non privés.
Ces nouvelles entreprises doivent agir dans une totale transparence, imposée par l’État, et par une population désireuse de retrouver une paysannerie locale forte économiquement et non abandonnée à la force du capital.
Le vent, l’eau et le soleil n’appartiennent à personne mais sont des énergies bénéfiques à tous. La manne financière dégagée par l’exploitation de ces sources d’énergie devrait être reversée en grande partie au monde paysan :
- pour aider les petites exploitations (donc locales) en détresse financière grave,
- pour aider les retraités du secteur agricole touchant moins que le seuil de pauvreté,
- pour aider les jeunes agriculteurs à s’installer.
Angoulême, le 9 juillet 2020
Le Secrétaire National