Toutes nos filières françaises sont en premières lignes face à l’épidémie du coronavirus. Dans le secteur agricole et agroalimentaire, la France est le 1er client de l’Espagne et le 2e client de l’Italie notamment en fruits et légumes. Aujourd’hui, l’Espagne et l’Italie ne récoltent plus leurs marchandises par manque de main d’œuvre. L’Espagne est notre 1er fournisseur en fruits avec 45,5 % des parts de marché et 40 % en légumes. Nos producteurs français n’arrivent pas à commercialiser leurs produits de saison comme les asperges, les fraises, les tomates …
La France exporte 6,6 milliards d’euros de produits laitiers. Sur 10 litres collectés en France, 4 litres sont exportés. Les coopératives appellent les producteurs à réduire leur production de 15 % avec une baisse des prix. En matière de production de viande bovine, la France exporte 81 % des jeunes bovins (broutards) à l’Italie pour l’engraissement. Pour la viande de porc, la France importe 25 % de sa consommation et exporte 30 % de sa production.
Après ce focus sur nos productions, les prix payés aux producteurs, toutes filières confondues, baissent de 10 % à cause du coronavirus certainement à cause des problèmes de transformation et aussi des échanges commerciaux entre les différents pays.
Pour garantir un revenu pendant cette crise sanitaire, le MODEF revendique un prix plancher d’achat pour chaque production agricole. Ce prix plancher tient compte de l’évolution des coûts de production en fonction des bassins de production et des revenus des producteurs de chaque filière agricole.
L’Agriculture française, déjà mise à mal par un contexte économique et des décisions politiques défavorables aux producteurs, se retrouve frappée de plein fouet par cette crise sanitaire.
L’avenir de l’Agriculture française étant encore plus incertain qu’auparavant, l’État doit soutenir les agriculteurs qui nourrissent la France.
Pour cela, Le MODEF exige l’application de l’article 23 de la loi n° 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux qui prévoit qu’un coefficient multiplicateur entre le prix d’achat et le prix de vente des fruits et légumes périssables peut être instauré en période de crises conjoncturelles définies à l’article L. 611-4, ou en prévision pour toutes les productions agricoles.
Angoulême, le 31 mars 2020
Le Vice-Président du MODEF national,
Francky CHATIGNOUX