Nous voilà à l’aube d’une nouvelle ère, celle de la réforme de la Politique Agricole Commune.
Les enjeux sont d’une très grande importance, en effet le nombre d’agriculteurs n’a jamais été aussi bas et pour bon nombre d’entre eux les revenus ne dépassent pas 500 € par mois. Il faut remédier à cela. Il faut arrêter l’hécatombe de suicides dans notre profession qui est indéniablement liée à cette détresse financière.
La loi Egalim, qui devait permettre l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs par un meilleur revenu, montre ses faiblesses. Pourrait-il en être autrement ?
La bonne volonté demandée à l’amont et à l’aval de l’agriculture, sans aucune contrainte, ne peut pas marcher car ils ne voient que leur intérêt propre.
Le système capitaliste dans lequel nous vivons est basé avant tout sur la captation des richesses produites par quelques-uns, l’agriculture n’y échappe pas. Il nous faut donc aujourd’hui construire une Politique agricole européenne et française répondant aux besoins de la population et des agriculteurs. Cela demande des changements fondamentaux tant dans les objectifs que dans les moyens mis en œuvre pour y arriver.
Le revenu des agriculteurs est primordial, il doit revenir au centre des politiques agricoles., tout cela doit être repris à la base, tant sur les moyens de production que sur les supports commerciaux que nous avons avec nos soi-disant partenaires.
La France a perdu son indépendance alimentaire : plus de la moitié des fruits et légumes sont importés.
Les exigences, à juste raison, de la population à manger plus sain plus propre pour l’environnement doivent être prises en compte.
Nous savons que dans cette opération nous ne pouvons compter sur grand monde. Le gouvernement est obnubilé par les résultats financiers du CAC 40. La bonne volonté marquée ici ou là par des hommes politiques, même haut placés, ne changent pas grand-chose. La pression mise contre l’élevage par quelques bonnes âmes poussées par une sensiblerie exacerbée est dans l’intérêt d’importations très libérales ne répondant pas aux attentes de notre société en terme sanitaire ou environnemental. Et pourtant cela entre en lignes de compte dans nos politiques agricoles.
Pas mal d’organisations agricoles soucieuses de leur devenir et de la main mise sur le développement agricole ne nous aidera pas.
C’est donc toujours, comme de tout temps, par nous-mêmes, qu’il nous faudra mobiliser pour une Politique Agricole Commune soucieuse d’avoir une alimentation saine et en quantité, d’avoir une agriculture vertueuse d’un point de vue environnemental et sociale, permettant de vivre correctement de notre métier, en nombre suffisant et dans un milieu vivant.
Pierre THOMAS
EDITO 703