Ce 17 juillet, une délégation du MODEF était reçue par le Ministre de l’Agriculture, Didier GUILLAUME. Pierre THOMAS, Président du MODEF était accompagné de Jean MOUZAT, Secrétaire Général et Francky CHATIGNOUX, Vice-Président.
Le Ministre a exprimé une volonté forte de faire changer les choses pour le bien des agriculteurs, notamment en remettant les prix agricoles au cœur des politiques agricoles françaises. Pour autant, le MODEF se désole du temps nécessaire pour mettre en place ces politiques et dénonce l’échec de loi EGALIM. La détresse du monde agricole est réelle, les aléas climatiques récents ajoutent des difficultés à des filières fragiles.
Le MODEF a aussi alerté sur les dangers que porte le CETA. Le Ministre nous a assuré de la mise en place de normes sanitaires strictes pour ne pas créer de concurrence déloyale entre le Canada et la France. Pour autant, cela ne protège pas les prix agricoles français qui seront tirés vers le bas avec l’arrivée de viande canadienne. Les importations de produits agricoles et alimentaires ont doublé depuis de deux décennies et 25 % des produits importés en France ne respecteraient pas les normes imposées aux producteurs français. En plus de mettre en péril la sécurité sanitaire des consommateurs, ce phénomène exerce une concurrence déloyale envers nos producteurs. Chaque année, ce sont entre 5 et 10 milliards d’euros de produits illégaux qui seraient vendus en France et exerceraient une pression à la baisse sur les prix des produits français. Le Ministre nous a réaffirmé être « contre le libre échange », espérons que cette remarque se transforme en propositions concrètes pour aider l’agriculture Française et les exploitations familiales.
Le MODEF a souligné l’importance d’accompagner les DOM-TOM vers une agriculture d’autosuffisance alimentaire, besoin vital pour la pérennité de ces territoires insulaires. Le Ministre nous a assuré avoir engagé un travail pour aider au changement de modèle agricole sur ces territoires. Le MODEF sera vigilant à la mise en œuvre de ces applications.
Concernant les retraites agricoles, le Ministre nous a confirmé qu’il travaillait à la mise en place d’une retraite socle à 85% du SMIC pour 2025 et un âge légal de départ à 64 ans. Cela veut dire qu’aucune revalorisation ne sera envisagée pendant 5 années, ce qui est une très mauvaise nouvelle pour les retraités agricoles. Cette absence de revalorisation pèsera sur les prix du foncier, seul capital des retraités agricoles. Cela impactera donc négativement les installations en agriculture.
Le MODEF regrette fortement cela, et attendait de réelles avancées dès 2020 comme annoncé initialement. Il s’oppose fortement à l’augmentation de l’âge de départ légal à 64 ans et refuse le différentiel entre ceux qui partent avant 64 ans et qui verront leur taux de retraite diminué de 5 % par année d’écart, et ceux qui prolongeront leur activité au-delà de 64 ans qui bénéficieront de 5 % de plus par an.
Angoulême, le 22 juillet 2019
Le Président du MODEF National,
Pierre THOMAS
06 87 43 97 95