Non à la fermeture de sucreries

864

À la suite de l’abandon des quotas sucriers au 1er octobre 2017 et à la libéralisation du marché du sucre, la surproduction mondiale de sucre conduit à menacer l’ensemble de la filière et des sucreries françaises. Les producteurs avaient depuis 1968 des prix garantis et une régulation du marché sucrier.

Le grand groupe sucrier Cristal Union annonce la fermeture de plusieurs sucreries en France, celle de Bourdon à Aulnat (63) d’ici la fin de l’année, la sucrerie de Toury dans l’Eure et Loire ainsi que le site de conditionnement d’Erstein dans le Bas-Rhin.

La direction du groupe Cristal Union explique ses choix par les résultats économiques négatifs de la campagne précédente, ces décisions ont été prises dans le plus grand secret sans en informer et sans concertation avec les betteraviers. Les producteurs de semences et les entrepreneurs vont aussi être touchés par la fermeture de toutes ces sucreries.

Cela prouve encore une fois que seuls les grands groupes industriels tirent les ficelles, au profit de la rentabilité, sans se soucier de l’Humain. Dans le Puy-de-Dôme c’est environ 350 emplois directs et indirects menacés, avec toutes les conséquences que cela entraîne. C’est aussi 300 planteurs qui vont voir leurs activités betteravières s’arrêter.

Le MODEF demande l’activation de l’article 222 de l’OMC, qui permet aux producteurs de déroger au droit de la concurrence pour s’accorder une baisse de production afin d’éviter la fermeture des sucreries françaises. Le MODEF réclame que tous les pays européens jouent le même jeu pour stabiliser la production européenne au lieu de profiter de la baisse de la production française pour produire plus et prendre les marchés à la France.

Le MODEF exige auprès du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation de prendre des mesures pour assurer la continuité de la filière, sauvegarder les sites de sucreries et préserver l’emploi. Le MODEF s’engage à accompagner et soutenir les paysans, les salariés des sucreries dans leurs luttes contre les fermetures. Nous devons faire en sorte que les grands groupes arrêtent de redistribuer à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices au détriment des salariés et des investissements.

Angoulême, le 20 mai 2019

Le Président du MODEF national
Pierre THOMAS
06 87 43 97 95
Confédération nationale des Syndicats d’Exploitants familiaux