Le 10 juillet, les députés et les sénateurs n’ont pas trouvé d’accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi Agriculture et Alimentation. Les députés « En Marche » se sont opposés aux modalités d’élaboration des indicateurs contribuant à la formation des prix agricoles.
La loi Agriculture et Alimentation adoptée par l’Assemblée Nationale n’est pas à la hauteur des attentes des paysans et bien loin des enjeux agricoles. Elle ne permettra pas aux exploitants de mettre un terme aux différentes crises et de vivre dignement de leur travail. Cette loi ne donnera pas non plus des outils économiques et législatifs afin d’orienter vers une agriculture rémunératrice, diversifiée, respectueuse des Hommes et de l’environnement et de proximité.
Le seul chemin pour sortir l’Agriculture et les paysans de la crise est de revenir aux prix rémunérateurs. Il est impératif de relancer ce débat et le MODEF s’y emploie en répétant inlassablement la mise en place d’une conférence nationale sur les prix que le syndicat des exploitants familiaux nomme « Grenelle des prix ».
Afin de stopper au plus vite la disparition des exploitants familiaux, ainsi que l’hémorragie des revenus, il est impératif d’imposer des revendications fortes comme :
· Fixer des prix planchers rémunérateurs garantis pour les produits agricoles en fonction de l’évolution des coûts de production,
· Encadrer les marges de la grande distribution, des transformateurs et de l’agroalimentaire grâce au coefficient multiplicateur,
· Interdire les promotions sur les produits agricoles et la vente à perte,
· Refuser la contractualisation,
· Maîtriser les productions agricoles en instaurant des quotas afin de réguler la production,
· Stopper les négociations commerciales avec le TAFTA, le CETA, le MERCOSUR …
· Assurer des débouchés aux produits agricoles en obligeant les entreprises de l’agroalimentaire et la grande distribution qui bénéficient du CICE de s’approvisionner en produits agricoles français,
· Harmoniser les différentes réglementations en terme environnementales, sanitaires et sociales pour tous les Etats membres de l’U.E,
· Interdire le dumping sanitaire et social,
· Maintenir l’élevage dans notre territoire,
· Produire plus de protéagineux pour nourrir les élevages français,
· Inciter les exploitations à se diversifier,
· Donner des moyens financiers pour la recherche publique à hauteur des enjeux,
· Développer les techniques culturales simplifiées (TCS) afin de diminuer les quantités de produits phytosanitaires.
Le gouvernement utilise de nouveau le bras de fer en bloquant toutes propositions venant du Sénat. En faisant ce choix, les paysans continueront à avoir des revenus très en dessous du seuil de pauvreté et le gouvernement en sera responsable.
Angoulême, le 11 juillet 2018
Le Président du MODEF,
Jean MOUZAT
Confédération nationale des Syndicats d’Exploitants familiaux