Le MODEF s’indigne par la position du gouvernement qui a mis un coup d’arrêt brutal à la proposition de « loi Chassaigne » sur les retraites agricoles.
La semaine dernière, le Président de la République a arpenté une journée durant, les allées du salon de l’Agriculture : quelle belle image ! Un Président au milieu des vaches et du petit peuple qui s’inquiète même devant les caméras de la faiblesse des revenus et des retraites agricoles.
Certaines âmes sensibles et peu éduquées aux stratégies politiciennes auraient pu être sensibilisées par une telle compassion.
Moins poursuivi par les caméras, je rencontrais dans mon rôle de syndicaliste, de nombreux élus des territoires ruraux qui ont pleine conscience des difficultés rencontrées par la profession agricole depuis l’installation des jeunes, la transmission des exploitations, la faiblesse des revenus, mais aussi la retraite, cette misérable pension qui ne permet pas de vivre dignement.
Toutes tendances confondues, les élus rencontrés soulignaient de manière enthousiaste que leurs sénateurs voteraient la proposition de « loi Chassaigne », par ailleurs adoptée par l’Assemblée et votée à l‘unanimité en commission.
Cette proposition allait porter le minimum garanti pour les anciens chefs d’exploitation de 75% à 85% du SMIC soit, 116€ par mois d’augmentation.
En imposant un vote bloqué contre ce texte, le gouvernement jette à terre toutes les légitimes espérances qui avaient germé dans les esprits de nos anciens.
C’est un rude coup porté à la démocratie et au respect des parlementaires qui doit nous inviter à ne pas sombrer aux sornettes médiatiques, mais au contraire s’engager résolument dans la lutte à porter avec force la défense des petits et moyens paysans, mais aussi de tous ceux qui se battent pour préserver leurs faibles acquis.
En cette journée du 8 mars, devant tant d’injustice et au moment où les milliards s’accumulent dans les caisses des plus riches sans contrepartie, au moment où on supprime l’ISF et où les minimas sociaux sont remis en cause, j’ai une pensée pour ces femmes que l’on honore aujourd’hui.
Une pensée particulière pour ces agricultrices retraitées, qui après une dure vie de labeur, souvent à gérer la misère, sans sortie, ni loisir, ces femmes à qui d’autorité le gouvernement refuse toute légitime augmentation de retraite. Quelle honte !
Ce tour de force contre des élus du peuple portant une légitime revendication d’une profession dans les pires difficultés doit nous inviter à la réflexion. Notre République porte en son sein des valeurs d’égalité, au travers notre combat syndical, nous veillerons à ce que personne ne puisse y porter atteinte.
Le MODEF de toutes les luttes depuis des décennies poursuivra le combat à la défense des petits et moyens paysans.
Angoulême, le 8 mars 2018
Le Président du MODEF,
Jean MOUZAT
06 80 40 90 67