La semaine dernière, les ministres des affaires étrangères des pays MERCOSUR : Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay étaient à Bruxelles pour négocier une augmentation conséquente des volumes d’importations massives de viande bovine, avec les commissaires Européens à l’Agriculture et au commerce.
Après la mise en application provisoire du CETA et cet accord avec le MERCOSUR, plus de 160 000 tonnes de viande vont arriver dans les assiettes des Européens. Le MODEF dénonce haut et fort cet accord qui va être dévastateur pour nos éleveurs bovins allaitants. Le MERCOSUR, le CETA et n’oublions pas le TAFTA en sommeil, vont porter le coup fatal à ce qui reste de souveraineté alimentaire européenne.
Le MODEF s’oppose fermement aux traités de libre échange et s’inquiète vivement pour l’avenir de l’Agriculture paysanne française, respectueuse des Hommes et de l’environnement. Cette introduction massive de viandes, va engendrer une nouvelle et dramatique chute de revenu de 40 % à 50 % pour les producteurs européens de bovins. Ces négociations sont l’aboutissement de plusieurs années de lobbying des groupes industriels et financiers.
Ces trois accords sont intimement liés puisque le Canada, les États-Unis et le MERCOSUR ont des normes de sécurité alimentaire alignées, des modèles agricoles similaires et sont liés par des accords de libre-échange. Ils auront un impact mondial et détermineront les nouvelles normes, encore et toujours, au bénéfice des multinationales. La mise en place de ces accords se prépare avec l’assouplissement de la réglementation sur les produits phytosanitaires et l’autorisation d’arroser les carcasses d’animaux à l’acide lactique.
L’Agriculture française est essentiellement représentée par le système d’élevage extensif herbager à « Haute Valeur Naturelle (HVN) ». Selon une publication d’Agreste du 5 décembre 2014, ce type d’Agriculture représente 5 millions d’hectares, dont 3,8 millions sont des prairies permanentes. Les zones HVN couvrent 18 % de la SAU du territoire et concernent 80 000 exploitations agricoles. Ces éleveurs consciencieux et compétents, ont pour but, l’autonomie alimentaire de notre pays, en respectant l’environnement, contrairement aux États membres du MERCOSUR, des États-Unis et du CETA qui achètent du maïs OGM, piquent les vaches aux hormones et engraissent les veaux aux antibiotiques.
Le MODEF appelle solennellement, le Président de la République à mieux considérer, défendre et protéger les éleveurs français. Le MODEF appellera à une forte mobilisation pour faire stopper ces négociations, pour condamner et faire annuler ce projet, en organisant des rassemblements dans les départements d’élevage, voire au-delà. Le MODEF est porteur d’une grande politique agricole et alimentaire en s’appuyant sur un large rassemblement populaire et citoyen impliquant tous les actifs de l’agriculteur et du secteur agricole avec le soutien des consommateurs. Les traités de libre-échange devront être débattus dans un cadre public afin de donner la parole au peuple. C’est pourquoi le MODEF exige un référendum sur cet accord du MERCOSUR, déterminant pour l’avenir de notre pays.
Angoulême, le 6 février 2018
Le Président du MODEF,
Jean MOUZAT
Tél : 06 80 40 90 67