Le paiement redistributif : indispensable pour les exploitants

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Selon les dernières statistiques de la Mutualité Sociale Agricole, un agriculteur sur deux gagne moins de 350 €/mois et 600 agriculteurs ont obtenu l’aide au répit en situation d’épuisement professionnel. En juin 2017, la MSA dénombre 254 000 dépôts de demandes de primes d’activité contre 153 000 dépôts recensés en juin 2016.

Depuis deux ans, près de 500 agriculteurs ont mis fin à leurs jours, soit un suicide tous les deux jours. Les paysans sont confrontés à des pertes de revenus importantes entraînant des liquidations, des redressements judiciaires, des cessations d’activité ou malheureusement quelquefois des actes beaucoup plus graves.

Selon la MSA en 2014, le nombre de départs d’exploitants en retraite anticipée a bondi de 25 % en moyenne. En 2015, ce mouvement s’est accéléré, à l’instar des cessations de l’activité d’exploitants plus jeunes qui rejoignent les rangs des demandeurs d’emploi.

Aujourd’hui, les exploitants familiaux demandent des prix rémunérateurs comme le revendique le MODEF depuis des décennies. La PAC 2014-2020 a abandonné, a démantelé la quasi-totalité des outils de régulation des prix et des marchés, au nom du libre marché et de la libre concurrence portés par le traité européen pourtant rejeté par le vote de la majorité des Français.

Le règlement européen permet, au plus tard le 1er août de chaque année, de faire une notification modifiant le pourcentage alloué à compter de l’année suivante. Dans ce cadre, le MODEF demande que la surprime des 52 premiers hectares soit portée à 20 % dès le 1er août 2017. La hausse de la surprime est vitale pour les exploitants familiaux qui dû épuiser leurs réserves et se sont endettés pour faire face à la chute des prix. En revalorisant le paiement redistributif, le gouvernement affirmerait sa volonté de maintenir et développer les exploitations familiales sur le territoire et consoliderait le tissu économique de notre Agriculture. Pour mémoire, une exploitation familiale induit 7 emplois.

Le gouvernement doit fermement combattre la guerre économique agricole à laquelle se livrent les pays de l’U.E et refuser tout accord comme le CETA, TAFTA et autres pour aller vers une véritable coopération entre les Etats pour un juste partage des productions respectant les Hommes et les territoires.

Le Président du MODEF,
Jean MOUZAT