Bien qu’il émette des réserves, le MODEF est relativement favorable à la mise en place des deux chantiers des États Généraux de l’Alimentation. Cependant, le syndicat demande que le premier atelier considère la rémunération du travail des paysans par la mise en place d’un prix rémunérateur et garanti par l’État. Ces États Généraux de l’Alimentation auraient dû être lancés depuis plusieurs années pour sortir les exploitants familiaux de la spirale infernale. Moins de revenu agricole implique moins de paysans, moins de diversité de produits agricoles, moins de qualité et par voie de conséquence, plus d’industrialisation de l’Agriculture, plus de productivisme au détriment de l’environnement, du territoire, de la vie économique, sociale et de la santé.
Le MODEF portera haut et fort dans ces États généraux le partage de la valeur ajoutée pour une juste rémunération du travail paysan. Pour le MODEF, il est vital de mettre en place une autre réglementation qui encadre les négociations commerciales et les marges.
· Mise en place d’un coefficient multiplicateur plafond qui moraliserait les bénéfices exorbitants des distributeurs dont une partie reviendrait alors aux producteurs, sans conséquences sur les prix à la consommation.
· Interdiction de vente à perte calculée à partir du prix unitaire facturé par le fournisseur
· Interdiction de refacturer aux fournisseurs des frais de mise en rayons, stockage et tout ce que dénonce aujourd’hui la coopération commerciale
· Extension de l’interdiction de vente à perte à toute la filière agricole y compris à la production.
Le MODEF revendique la mise en place d’un atelier sur la souveraineté alimentaire. L’alimentation est un besoin essentiel aux êtres humains et de ce fait elle ne peut pas être l’objet de domination d’un état sur un autre ni être utilisée comme une arme. L’UE subit une situation de très forte dépendance en protéines végétales, base de l’alimentation animale vis-à-vis des pays exportateurs comme les USA.
La préférence communautaire est plus que jamais d’actualité. Non seulement il y va de la souveraineté d’un peuple mais aussi de la sécurité sanitaire des aliments et de la protection de l’environnement par la réduction des émissions de CO2. Le développement des productions de protéagineux, par exemple, permettrait de diversifier les assolements qui auraient des effets bénéfiques sur l’agronomie, l’écologie, l’économie et les emplois directs et induits.
Le MODEF proposera et défendra de véritables mesures en faveur du revenu des paysans lors des États Généraux de l’Alimentation, rejetant toutes mesurettes à l’instar de celles accordées jusqu’alors.