Le monde agricole est victime d’une politique agricole qui depuis des décennies détruit l’emploi, sous-rémunère le travail paysan et favorise la délocalisation des productions. Les inégalités, les injustices sociales s’aggravent. Les exploitants familiaux, éleveurs polyculteurs, sont excédés par des prix à la production qui ne cessent de se dégrader au fil des mois.
Le MODEF prend acte des mesures annoncées par le Premier Ministre le 4 octobre en faveur des petits exploitants en difficulté et aux grosses exploitations détenues par des businessmen de l’agriculture. Le gouvernement s’incline encore une nouvelle fois face aux demandes de M.BEULIN avec sa vision ultra-libérale en annonçant un fonds de garantie public ouvert à tous les agriculteurs visant à répondre le besoin de refinancement du secteur céréalier. Le MODEF exige que ce fonds de garantie public soit plafonné à 52 ha par Unité de Travail Humain correspondant à la superficie moyenne des exploitations. Le MODEF regrette que la surprime des 52 premiers hectares ne soit pas portée à 20 % en 2017. Cette hausse était vitale pour le maintien des exploitants familiaux et surtout des éleveurs.
Le MODEF se félicite de quelques mesurettes en faveur des exploitants les plus en difficultés notamment la prise en charge par l’Etat du coût de la garantie pour les agriculteurs en difficultés, la prolongation de l’année blanche au 31 décembre 2017 et l’aide à la réduction laitière. Pour les prairies permanentes, les demandes de reconnaissance en calamités agricoles feront l’objet d’un CNGRA (Comité National de Gestion des Risques en Agriculture) exceptionnel en novembre. Le MODEF recommande que le CNGRA se réunisse dans le mois d’octobre car l’année 2016 a été une année difficile pour les éleveurs, affaiblis par une baisse des cours de la viande ainsi que par une sécheresse exceptionnelle l’été qui a duré jusqu’à fin septembre.
Le MODEF revendique que toutes les régions de France puissent bénéficier d’un dégrèvement d’office de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB). Les régions Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône Alpes ont été touchées par les intempéries de juin avec des rendements en maïs grain en baisse de 40 quintaux par hectare. Ces trois régions ont été oubliées par la FNSEA, le gouvernement ne doit pas faire la même erreur.
Le maintien des exploitations familiales et l’installation de jeunes doivent être un défi majeur au gouvernement au lieu de réfléchir à la reconversion professionnelle des agriculteurs. Le MODEF demande que l’Etat puisse mettre une aide à la transmission des exploitations au lieu d’une aide à la reconversion professionnelle. Cette aide permettrait à l’exploitant de transmettre et de céder son exploitation à un jeune. En 10 ans, le nombre d’installations a chuté de 26 % et l’agriculture française a perdu 127 400 exploitations.
Sans mesure permettant d’agir sur les prix, cette situation va continuer à se dégrader. Aujourd’hui, les exploitants demandent des prix rémunérateurs comme le revendique le MODEF depuis des décennies.