Monsieur le Premier Ministre,
Les organisations internationales qu’elles soient politiques, sociales ou économiques considèrent que la réglementation sur l’homologation et le mode d’utilisation des produits phytosanitaires en agriculture est de la responsabilité des Etats, même si parfois des négociations ont lieu pour essayer d’harmoniser l’utilisation de ces produits.
Dans la réalité en définitive chaque pays fait ce qu’il veut en termes d’autorisation pour leur agriculture respective et crée ainsi une situation extrêmement grave pour les consommateurs français du fait des importations. En effet, de nombreux produits d’alimentation, notamment de fruits et légumes, sont importés et mis à la consommation alors qu’ils sont traités avec des molécules chimiques de toute nature interdites en France parfois depuis plus de 30 ans.
Comment peut-on continuer à accepter une telle situation qui se dégrade chaque année un peu plus au détriment de notre pays avec pour conséquence une grave atteinte à la santé publique et une concurrence déloyale pour les producteurs français qui subissent les importations à très bas prix dû au dumping sanitaire et social.
Ce que demande le MODEF par cette lettre à votre attention, Monsieur le Premier Ministre, c’est que vous interveniez pour rétablir une situation équitable pour nos agriculteurs et garantir aux consommateurs français la même protection sanitaire que lorsqu’ils consomment des fruits et légumes cultivés en France.
Pour cela il faut arrêter les importations dont nous avons la certitude qu’ils sont concernés par les molécules chimiques interdites en France ; la réglementation internationale nous autorise à le faire.
Pour régler le problème nous vous demandons de faire procéder à une enquête internationale qui définira pays par pays les molécules utilisées et le mode de contrôle mis en place dans ces pays pour respecter les préconisations du fabricant. Le devoir de transparence est pour nos concitoyens une valeur essentielle afin que chacun puisse acheter des fruits et légumes en toute sécurité.
Dans le cas où les fruits et légumes importés ne seraient pas porteurs de traces de produits chimiques interdits en France, il faut quand même informer les consommateurs français sur les traitements effectués et avec quels produits phytosanitaires. L’enquête internationale permettra de le définir clairement.
Si les consommateurs ont l’information par un affichage à l’étalage, ils pourront choisir en toute connaissance de cause. La santé publique, la garantie sanitaire et une concurrence loyale pour les agriculteurs français méritent de prendre rapidement en compte les propositions du MODEF qui répondent tout simplement à un besoin majeur.
Monsieur le Premier Ministre, nous comptons fermement sur votre engagement pour régler ce problème.
En fait nous ne comprenons pas pourquoi un procès aussi violent est fait aux producteurs français sur l’utilisation des produits phytosanitaires d’autant plus qu’ils font un effort considérable de remise en cause pour changer leurs modes de production et respectent à la lettre la réglementation.
Alors que l’on cache totalement ou que l’on ignore volontairement ce qui se passe dans les pays exportateurs qui ne respectent aucune règle, qui n’ont aucun contrôle et pour le moins ont une réglementation beaucoup moins stricte qu’en France.
Le MODEF organise le 18 AOUT une vente massive de fruits et légumes au juste prix sur Paris (place de la Bastille) et en Ile de France pour informer nos concitoyens de ce dumping sanitaire.
Le MODEF vous invite à venir nous rencontrer à cette occasion afin d’échanger sur ce sujet de santé publique et de concurrence déloyale. Je reste à votre disposition, Monsieur le Premier Ministre, pour voir avec vous la suite à donner à notre démarche. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de mes salutations respectueuses.
Angoulême, le 1 août 2016
Le Vice-Président,
Raymond GIRARD