Le MODEF est surpris de la hausse du revenu agricole 2015 de 5 % par actif publié le 5 juillet par l’INSEE. Cette annonce est incohérente avec le ressenti des paysans et notamment des éleveurs qui traversent une crise. Les exploitants familiaux, éleveurs polyculteurs sont excédés par des prix à la production qui ne cessent de se dégrader depuis 2 ans. Surcharge de travail, stress, isolement, des prix de vente trop bas sont autant de raisons qui poussent les exploitants à baisser les bras. La volatilité des prix qui règne sur les marchés agricoles est dangereuse pour la santé psychique des paysans et sans oublier les particularités émotionnelles du monde agricole.
Les paysans sont confrontés à des pertes de revenus importantes entrainant des liquidations, des redressements judiciaires, des cessations d’activité ou malheureusement quelquefois des actes beaucoup plus graves. Selon la MSA en 2014, le nombre de départs d’exploitants en retraite anticipée a bondi de 25 % en moyenne. En 2015, ce mouvement s’est accéléré, tout comme les cessations d’activité d’exploitants plus jeunes qui rejoignent les rangs des demandeurs d’emploi.
Aujourd’hui, les exploitants familiaux demandent des prix rémunérateurs comme le revendique le MODEF depuis des décennies. La PAC 2014-2020 a abandonné, a démantelé la quasi-totalité des outils de régulation des prix et des marchés, au nom du libre marché et la libre concurrence.
Face à cette situation, le MODEF demande que la surprime des 52 premiers hectares soit portée à 100 % dès 2016 au lieu de 2018. Le MODEF dénonce le lobbying instauré par la FNSEA et appelle le gouvernement à respecter ses engagements. Il rappelle que le président de la République avait promis qu’en 2016 la surprime des 52 premiers hectares serait portée à 20 % du budget. Cette hausse de la surprime est vitale pour les exploitants familiaux qui, contrairement aux grandes exploitations céréalières, ont épuisé leurs réserves et se sont endettés pour faire face à la chute des prix. Mais il est vrai que la justice sociale ne fait pas partie du vocabulaire des 6 % des exploitations qui occupent un quart de la sole céréalière et profitent largement des exonérations fiscales et sociales.
Il nous faut sortir de la guerre économique agricole que se livrent les pays de l’U.E pour aller vers une véritable coopération entre les Etats pour un juste partage des productions respectant les Hommes et les territoires.